Make adrenaline great again II Comment gérer son stress et son trac sans bêta-bloquant ? 5 piliers pour une prestation en béton
Épisode 2
Grâce à ma méthode américaine en cinq étapes, devient la meilleure version de la meilleure version de toi-même. Deviens enfin celle/celui que tu n’aurais jamais osé être si l’univers ne m’avait placé sur ton chemin.
Es-tu prêt ?
Ah non désolé, je vais de te décevoir : je n'ai pas ça dans mon balluchon.
Ni “Quick-fix”, ni de baguette magique !
Par contre, voici cinq points qui me semblent judicieux pour cheminer vers l’authenticité.
Cinq points que je te propose d’explorer pour monter serein sur scène et que ton trac ne te détruise plus.
Certifié sans pilule et sans béquille !
1) Maîtriser
Le premier point est celui qui me parait le plus essentiel.
Es-tu en maîtrise de ta proposition artistique ? Connais-tu suffisamment ton carton, ta partition, ton texte ? Sais-tu où tu vas ?
Il ne s’agit pas de tout contrôler, mais d’avoir la maîtrise nécessaire pour embrasser le chaos.
Longtemps, je n’ai pas eu la maîtrise suffisante de mon sujet (et il m’arrive d’en manquer encore, ha paresse quand tu nous tiens).
Par exemple : je lis très mal la musique (enfin bof pas ouf) et je redoutais de jouer par cœur par peur du trou de mémoire. Je gardais donc la partition devant les yeux, ce qui me demandait une charge mentale considérable lors d’un examen ou d’un concours.
En effet, lorsque le stress jaillit arrive alors un phénomène que l’on nomme la “vision tunnel” :
– le champ visuel rétrécit
– le spectre auditif diminue
– le niveau de conscience se restreint
⇒ toute ta biochimie t’invite à être hyper focus sur une seule tache ⇒ ÉVITER LE DANGER.
Or si tu es affairé à gérer des tâches secondaires (lire une partition par exemple) cela peut réellement nuire à ta sérénité, quand l’adrénaline arrive le corps n’a plus le temps pour les tâches secondaires.
Dans cette étape, je te demande juste d’être honnête avec toi et de voir ce que tu laisses de côté dans ta préparation. Mon exemple n’est jamais que mon exemple.
Peut-être a tu toi aussi négligé ces petites choses qui t’apparaissent comme des détails : un coup d’archet, ta prise d’air sur ce trait véloce, ces quelques pas jusqu’au micro, cette transition approximative…
Toutes ces petites tâches aveugles qui peuvent se révéler être des dragons au moment de la prestation.
Il faut avoir le courage de faire des rodages devant des collègues pour voir ce que le stress peut révéler.
Cette étape est cruciale, on se donne là un cap.
2) Préparer
Il s’agit maintenant de se demander : Comment je tiens mon cap ?
Eh bien… Avec une bonne carte !!!
Il s’agit là de planifier et d’organiser les éléments qui vont jalonner la navigation dans les eaux tumultueuses de la prestation artistique.
On peut parler de préparation mentale comme le font les sportifs depuis de nombreuses années.
C’est à ce moment que l’on travaille sur l’ancrage, pour lier un état mental à une sensation apaisante qui va permettre un retour au calme au moment voulu.
Je préconise également la visualisation.
La capacité majeure du mental est d’anticiper et souvent d’anticiper les merdes. Il s’agit d’utiliser cette disposition du mental pour visualiser un futur réaliste et souhaitable.
Ancrer dans sa tête, son cœur et corps que cette prestation est un moment cool. Ainsi, on reprend la main sur le monologue intérieur et on donne au mental un narratif positif.
3) Explorer
T’aura beau être en maîtrise de ton propos artistique et avoir visualisé la plus merveilleuse des prestations, si ton corps a profondément intégré qu’être sur scène est dangereux pour toi et bah… ça ne sert à rien (snif).
Nos plus grandes peurs s’ancrent généralement dans l’amygdale (deux petites glandes spécialistes de la trouille dans ton cerveau) donc bien bien bien en dessous de ton seuil de conscience. Pour dire les choses simplement : l’amygdale déclenche des symptômes de panique avant même que tu aies eu le temps de t’apercevoir que tu avais peur.
Par ailleurs, beaucoup de nos peurs sont un héritage direct de nos aïeux :
Quand certaines personnes bondissent au plafond à la vue d’une araignée ou d’un rongeur, c'est un ancêtre qui leur souffle à l’oreille, via les gènes, “ Casse-toi ! Les araignées piquent et tuent et les rats donnent la lèpre”.
⇒ Oui un trauma comme la peste noire et ses 25 millions de victimes, ça laissent des traces dans nos mémoires.
À ce stade, on peut travailler en partenariat avec notre inconscient via l’hypnose et l’EMDR.
Il se peut également qu’une mauvaise expérience sur scène ait durablement marqué ton cerveau. Ce dernier ne voulant que ton bien va déclencher tous tes mécanismes de défenses lors d’autres prestations pour te protéger, car pour lui, tu es alors en danger de mort.
Si le mot hypnose te fait peur, alors je te propose de voir ça comme la possibilité de rediscuter avec une part de toi dont la vision n’est plus congruente avec celle que tu portes.
4) Bouger
Le corps étant un magnifique espace de stockage, tout ce qui se vit au niveau émotionnel se lit sur le corps. Je propose de remettre du mouvement pour libérer et conscientiser les tensions qui se sont stigmatisées lors d’évènements passés.
Il se peut, par exemple, qu’après un cours particulièrement humiliant au conservatoire, les épaules se figent et s’effondrent vers l’avant. Si ces tensions ne sont pas intégrées dans le flux, elles peuvent se figer.
Le corps parle et nous sommes souvent éduqués à ne pas l’entendre ou à l’entendre trop tard.
Je t’invite à prendre le temps de l'écouter et de renouer le dialogue avec lui.
Il ne s’agit pas de devenir un yogi ou de s’imposer une discipline de moine Shaolin, mais d’implémenter dans son quotidien quelques gestes qui vont permettre de faire circuler les tensions.
Par ailleurs, notre physiologie est faite pour le mouvement. La vie, c'est le mouvement comme disent les ostéopathes
L’ultra-sédentarité à un impact colossal sur notre santé, selon l’ANSES, 95% de la population française adulte court un risque de détérioration de la santé par manque d’activité physique et un temps trop long passé assis.
Et oui, comme disent les meilleurs coachs américains “Sitting is the new smoking.”
Il est socialement plus acceptable de narcotiser avec du tabac que de délier ses tensions en bougeant comme un primate.
Je te donne un simple exercice :
Je l’appelle “le Shaker”
-
Tiens-toi debout, les pieds de la largeur des hanches, les genoux déverrouillés, les bras ballants, le regard au loin
-
Tu vas légèrement trembler par une légère action de tes gros muscles des cuisses et tu te laisses trembloter pendant deux minutes.
⇒ tu mimes ainsi les tremblements que l’on cherche, souvent, à contenir quand on ressent de la peur. En agissant de la sorte, tu dis à ton corps : “C’est ok de trembler” et tu décharges le trop-plein d’hormones de stress.
5) Consolider
Consolider l’estime et la confiance de soi.
L’estime et la confiance de soi sont deux notions distinctes.
Confiance ⇒ Conscience sereine de nos ressources pour naviguer dans les flots de la vie, capacité de croire en soi et de réunir les conditions pour l’atteinte de ses objectifs.
Estime⇒ la valeur que l’on se donne, fier de ce que l’on est, l’estime est relationnelle⇒ c’est dans le regard de l’autre que je me reconnais.
J’ai un ami qui ainsi à une faible estime de lui et paradoxalement, il dispose d’une très grande confiance en lui.
Il dit lui-même “Je ne suis pas très bon, mais j’ai suffisamment de confiance pour ne pas flancher quand vient un coup de trac ou un coup de matraque.”
Rien ne le rend patraque !
Et cette confiance finit par nourrir son estime.
À l’inverse, chez certains l’estime est haute et la confiance est basse.
C’est plus problématique, car le manque de confiance rend l’estime de soi vacillante et oscillante. C’est là le lit de beaucoup d’incertitudes et d’angoisses.
Pour consolider son estime et sa confiance, il faut se réapproprier son récit personnel.
Cette légende que l’on crée de toute pièce depuis sa petite enfance.
En effet, Je ne contrôle pas les événements qui m’arrivent, mais je suis responsable de l’histoire que je bâtis à partir de ces événements. Il s’agit de quitter le fantasme de soi en faisant remonter à la surface les croyances qui ne nous porte plus (oui, je sais c’est facile à dire et plus dur à faire quand le réel vient te cogner).
Certaines positions acquises dans l’enfance peuvent me limiter dans mes prises de responsabilité, il arrive alors que je ne parvienne pas à m’autoriser la réussite, le plaisir…
On sort d’une position de culpabilité et de dénonciation d’un bouc émissaire (“Tiens ! C'est la faute de ces concours injustes si je n'ai pas ma place”) pour trouver une position haute de responsabilité.
ATTENTION 1 ⇒ L’estime ne se construit pas avec du bla bla et des bouquins théoriques... et encore moins en faisant des “affirmations positives” devant son miroir en caressant une licorne ! À moins d’aimer se mentir ;)
ATTENTION 2 ⇒ Une faible estime de soi souvent amène des relations pourries, on se sent en permanence dévalorisé, on devient la cible idéale pour les personnes qui aiment “parentes” de manière manipulatoire. Mais si ! Tu connais ces petites phrases : “Tu dois”, “Tu devrais”, “A ta place, je ferais…”, “Dans la vie, il faut…”) ⇒ c’est une position basse qui débouche sur une position moins/moins dans la vie⇒ le monde est bof et moi je suis bof donc je ne dois vivre que du bof avec des gens bof qui me traitent bof.
Bref c’est bof.
La confiance s’acquiert avec l’expérience.
L’adresse commence par la maladresse.
C’est dans mes moments d’errance que je gagne en aisance.
Cela demande donc une forme de courage pour oser se lancer dans le flot de la vie.
“Just Do it” comme disent les publicitaires ! Mouais ! Je préfère le “Va vers toi” comme disent les mystiques.
La plasticité neuronale (le fait de créer des nouvelles connexions dans notre cerveau) est permanente chez notre espèce. Cela nous montre que rien n’est figé dans notre corps, ainsi, je ne suis pas rendu à être la même personne qu’il y a dix minutes comme le disait Allan Watts.
Ou “le changement, c'est maintenant” comme disait... euh je sais plus ;)
Make you great again
Et si au lieu de devenir la meilleure version de soi-même, on devenait juste un peu plus soi-même ?
Un pas vers l’authenticité : un petit pas pour l’homme, un grand pas pour ton humanité.
Pas de pilule magique, juste la conscience gracieuse d’être un humain qui œuvre avec cœur à son art avec confiance et équilibre.
Bon allé, je reprends mon balluchon, n'hésite pas à me passer un coup de fil si tu veux bosser sur ces points. C’est un programme plutôt réjouissant.
Et tu peux toujours écouter mon podcast ici.
Portez-vous bien
Mangez cinq fruits et légumes par jour (han 5 points, magie des symboles !)
À très bientôt